Un cercle vertigineux : entre le compréhensible et l’inexplicable
Encore une occasion de parler de cercle évoquant les interactions incessantes entre deux pôles avec une halte entre les deux !
Voilà un bel éclairage pour approcher sous un angle particulier le mystère de la Vie… et de notre place au milieu de cet étrange univers.
Tout est résumé dans cette phrase de Goethe. Le plus grand bonheur de l’homme qui réfléchit, après avoir cherché à comprendre ce que l’on peut comprendre, c’est d’adorer ce qui est incompréhensible.
Et ce seuil est une expérience que tout être humain peut vivre, peu importe le niveau de sa culture qui peut déplacer le curseur, mais il y a toujours ce seuil où l’énigme vient nous bousculer !
La nature humaine se trouve bien tiraillée entre une incroyable soif de chercher, de comprendre et les limites infranchissables lesquelles, loin de le décourager constituent un piment supplémentaire dont parlaient déjà les philosophes de l’antiquité que rejoignent aujourd’hui nombre de scientifiques dont l’ouverture d’esprit et le regard pluridisciplinaire donne un sens aigu à leurs recherches : fierté et immense humilité, prudence dans toutes les formulations. Une expérience « suggère », n’affirme jamais de manière péremptoire. Voilà qui peut aussi donner une touche particulière à nos « certitudes » !
Jean-Claude Ameisen :
« Chaque certitude devenait mouvante, ouverte, inachevée. Et la réalité changeait de nature. Elle était plus vaste, plus mystérieuse, toujours à inventer.
J’ai senti que j’apprendrai sans cesse mais ne saurai jamais, et que cette sensation n’épuiserait pas mon désir de comprendre. Qu’il me faudrait préserver la part d’invisible dans le visible, la part de silence dans la parole, la part d’ombre dans la lumière. Le physicien Richard Feynman confirme : « Ce qui n’est pas entouré d’incertitude ne peut être la vérité. »
Et cette quête, toujours renouvelée, est source de joie. Car « ce n’est pas une fois la recherche achevée, dit Épicure, que nous éprouvons la joie, mais pendant la recherche elle-même ». La recherche permet de maintenir cette joie et cette curiosité insatiable de l’enfance : ne jamais s’habituer, toujours se réinventer. Et ressentir cette émotion bouleversante qui vous saisit, soudain, quand vous commencez à entrevoir des lueurs dans la nuit. »