Jardin Gourmand

L’art des métamorphoses

Vu dans la mythologie grecque

Changer de forme ou d’essence est aux yeux des mortels la plus haute expression de la puissance des divinités.

Vu par les poètes

Une approche

  • Observation et description la plus réaliste possible de la réalité
  • Ensuite étape de la métamorphose : un objet est comparé à un animal, par exemple
  • Enfin il y a l’apothéose avec l’utilisation de termes inspirants. Par exemple éblouissant, étincelles, feu, astres, fusion, etc.

Variante appliquée souvent dans les haïkus

Adoption de deux tonalités différentes

  • La douceur d’un instant de contemplation de la nature
  • Une belle formule qui ne veut pas dire grand-chose

C’est alors que le lecteur est libre d’imaginer la scène comme il le souhaite, en se laissant porter par les émotions qu’éveille chez lui ce poème.

 Vu par Edgar Morin

Quand à défaut d’homéostasie ou de résilience, un système est incapable de traiter ses problèmes vitaux, il se dégrade, se désintègre ou alors il est capable de susciter un meta-système à même de traiter ses problèmes : il se métamorphose.

Le système Terre est incapable de s’organiser pour traiter ses problèmes vitaux :Le probable est la désintégration. L’improbable mais possible est la métamorphose

Histoire

La formation des sociétés historiques, au Moyen-Orient, en Inde, en Chine, au Mexique, au Pérou constitue une métamorphose à partir d’un agrégat de sociétés archaïques (autres exemples non repris ici)

Les défis actuels

A partir du XXIe siècle se pose le problème de la métamorphose des sociétés historiques en une société-monde d’un type nouveau, qui engloberait les États-nations sans les supprimer. Car la poursuite de l’histoire, c’est-à-dire des guerres, par des États disposant des armes d’anéantissement, conduit à la quasi-destruction de l’humanité.

L’idée de métamorphose, plus riche que l’idée de révolution, en garde la radicalité transformatrice, mais la lie à la conservation (de la vie, de l’héritage des cultures).

Tout en fait a recommencé, mais sans qu’on le sache. Nous en sommes au stade de commencements, modestes, invisibles, marginaux, dispersés. Car il existe déjà, sur tous les continents, un bouillonnement créatif, une multitude d’initiatives locales, dans le sens de la régénération économique, ou sociale, ou politique, ou cognitive, ou éducationnelle, ou éthique, ou de la réforme de vie.

Ce sont ces voies multiples qui pourront, en se développant conjointement, se conjuguer pour former la voie nouvelle, laquelle nous mènerait vers l’encore invisible et inconcevable métamorphose

L’orientation développement/enveloppement signifie que l’objectif n’est plus fondamentalement le développement des biens matériels, de l’efficacité, de la rentabilité, du calculable, il est aussi le retour de chacun sur ses besoins intérieurs, le grand retour à la vie intérieure et au primat de la compréhension d’autrui, de l’amour et de l’amitié.

Quelles sont les raisons d’espérer ?

 Nous pouvons formuler cinq principes d’espérance.

  1. Le surgissement de l’improbable.
  2. Les vertus génératrices/créatrices inhérentes à l’humanité.
  3. Les vertus de la crise.
  4. L’aspiration multimillénaire de l’humanité à l’harmonie
  5. L’espérance vraie sait qu’elle n’est pas certitude.

C’est l’espérance non pas au meilleur des mondes, mais en un monde meilleur. L’origine est devant nous, disait Heidegger. La métamorphose serait effectivement une nouvelle origine.

 

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