A propos d’alimentation vivante, j’évoque l’idée de Vie nourricière et donc de relation avec celle-ci ; ce qui suppose de la nourrir à notre tour : voir Pacha Mama en Amérique du Sud : quelques miettes sur le sol et qqs gouttes de boisson. Je présentais cela comme un geste symbolique… mais l’observation permanente de nos attitudes m’a conduit à une dimension nouvelle
Au bord de la rivière, votre gourde à la main, offrez lui une goutte d’eau. Entamez le dialogue avec celle-ci. Elle est vibrante de joie car c’est la fin de la séparation, ce qui lui permet de revivre pleinement. Dans le flot de la rivière, elle va bondir sur les rochers, approcher les poissons et caresser les herbes de la berge !
Alors la notion d’insignifiant s’effondre ! Sur la berge de la rivière pousse un saule. Je lui demande ce que pense de tout cela une de ses petites feuilles ! Insignifiante, parmi des millions d’autres feuilles, elle répond qu’elle sens la vie de tous les êtres ! Comment est-ce possible ? La réponse est superbe : je suis tout simplement la Vie dans toute sa splendeur, ce qui échappe à toutes mesure. On revient à l’idée d’un univers hologrammique, le « Tout » se décompose en de multiples parties, et chacune d’elle incarne véritablement la Présence du « Tout ».
C’est ainsi que je viens à me considérer comme une goutte d’eau ou une petite feuille, minuscule aux yeux des humains qui comptent, qui mesurent et qui comparent pour, au final, juger ! Je suis bien la Vie dans toute sa royauté. Cela conduit à oublier de penser être une goutte d’eau ou une feuille minuscule. Amener notre ego à renoncer à être quelqu’un, donc séparé, donc « à part » ! Offrir ainsi à la Vie de nous habiter dans un espace particulier qui demande que l’on soit consentant pour l’accueillir. Notre identité ne disparaît pas pour autant, mais habité ainsi par l’énergie de la Vie, nous allons à notre tour partir en exploration et découvrir ce que ressentent la rivière, l’arbre, la montagne, les nuages et tout l’univers animé par la même énergie.
Alors les frontières s’effilochent et le cœur s’ouvre davantage